Les 100 Miles VTT Lozère

 

Le format annoncé de 100 Miles était plutôt alléchant. Cent Miles sur un territoire sauvage comme sait le proposer la Lozère, au cœur du Parc National des Cévennes, avec 2 « cailloux » à plus de 1500 m que sont l’Aigoual et le Mont Lozère, c’est tentant non ?
L’organisation est sous l’égide de la FFC Lozère, appuyée par 4 clubs VTT (Vélo Club Mende Lozère, Targuet Bike Aventure (Marvejols), Roc de la Lègue (Chanac) et UC St Chély) ainsi que 15 bénévoles du club de marche de Meyruès.

 

Ce sont 160 vététistes qui se présenteront sur l’épreuve, annoncée difficile. Plusieurs formules disponibles avec la possibilité de courir en solo, en relais à 2 ou à 3. Le départ prévu à 5 heures du matin impose une nuit sur place et un lever à 4 heures pour être sur la ligne de départ.

 

J’ai le plaisir de croiser quelques raiders tôt le matin. En effet, on notera la présence des cadors de Lozère Team2Raid et Nico et Max ne sont pas venus faire de la figuration puisqu’ils monteront sur le podium.  Aurélie Grosse, quant à elle, gagnera chez les filles. Belle performance également de Fabrice Baverel (400 Team) à la 18ème place au scratch. Les raiders locaux de Lozère Sport Nature sont aussi présents en nombre.

 

Le départ est donné sur l’esplanade de Florac-Trois-Rivières, lieu où nous avons retiré la veille les plaques vélo. L’ambiance sur la ligne est sympathique et chacun a des objectifs différents ; certains visent le classement et pour beaucoup, seul le fait de franchir la ligne d’arrivée est l’objectif, le défi.

 

Un départ fictif s’effectue sur la route, de nuit, derrière une voiture qui régule le peloton. Peu après, le départ est donné et nous retrouvons rapidement chemins et pistes, en montée pour la plupart, jusqu’au village de Barre des Cévennes, sur lequel le soleil apparait timidement au-dessus de l’horizon. Les premières pentes donnent le ton et les premières crêtes annoncent de beaux paysages.

 

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J’ai décidé de courir en fatbike cette première édition ; de gros pneus en 4.0 et un vélo full rigide pour arpenter ces belles pistes sauvages me semblaient plus original qu’adéquat mais en réalité, j’ai encore beaucoup à progresser sur le choix des pressions pneus pour trouver le bon ratio rendement/confort car sur les descentes rapides comme techniques, j’ai vraiment subit le mode marteau-piqueur (lol).

 

Le premier point remarquable est l’ascension du Mont Aigoual. La montée est longue mais la pente est relativement rapide, les dernières centaines de mètres sont un singletrack plus technique, le même que les marcheurs empruntent sur le sentier des 4000 marches. Un ravitaillement au sommet récompense les organismes.

 

La descente est fraîche, les pentes ouest de l’Aigoual sont accrochées par quelques nuages que nous traversons en nous dirigeant vers Meyruès, tout en appréciant les falaises granitiques de la Brèze sur le versant nord de la vallée.

Pistes rapides et monotraces qui tabassent s’enchaînent pour débouler sur Meyruès, charmant village dans les Gorges de la Jonte dont nous apercevrons un superbe tronçon en remontant sur les causses par un bout du GR6.
La suite est un régal pour les amateurs de causses et grands espaces avec la traversée du Causse Méjean, par de beaux sentiers sous une lumière et une météo très favorables, à une altitude moyenne de 1000 m. Les traces, peu techniques, permettent de se dégager du pilotage pour profiter pleinement du paysage. Ma tête est en permanente rotation pour apprécier et m’imprégner de ce « désert », cette steppe calcaire, rendue sans doute plus verte que de coutume à cette époque du fait de la météo capricieuse de ces dernières semaines.
Paysages parsemés de fleurs qui colorient une grande variété de verts d’où immergent des pierres vives. Une petite brise anime tout ce tableau et j’étais parfois tenté de m’arrêter pour me rouler dans les pâtures en écoutant le générique de « La petite maison dans la prairie » (lol).

 

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La suite est toute aussi charmante mais j’ai eu un petit passage à vide et la descente vers Florac s'est fait attendre. J'étais impatient d’arriver au village étape pour valider les premiers 110 km et me restaurer avant d’attaquer le plat principal, la montée vers le Mont Lozère.
Dévaler vers Florac fut un réel soulagement, même si mes avant-bras et mes épaules souffraient de ne pas avoir de fourche suspendue sur le vélo mais le moral restait bon et la descente fut belle.
Au village, comme partout sur le parcours, l’accueil des nombreux bénévoles est très appréciable, tout comme la salade de pâtes proposée. Mais il reste un bon bout à avaler avec la dernière boucle. Pour me motiver, je me convaincs que la dernière boucle ne fait que la moitié de la distance annoncée, sachant que la seconde moitié ne compte presque que du dénivelé négatif. La température est franchement montée, le temps est parfois très lourd et l’ascension s’annonce difficile.

 

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J’ai un souvenir assez diffus du Mont Lozère, gravit à pied il y a quelques années à l’occasion du raid Canéo, mais là, j’ai bien été remis à jour ! Première partie que j’ai vraiment subit avec des pentes raides et interminables. Elles sont vraiment difficiles quand on a déjà 110 km dans les pattes au pied du Mont Lozère. J’ai donc alterné vélo et marche pour ne pas exploser sous un soleil thermostat haut (mon GPS sur cintre a capté des T° supérieurs à 35°) ! La fin de l’ascension se fait sous une pente plus douce et les kilomètres défilent enfin. J’ai bien cru mettre plus de temps que les 110 premiers kilomètres pour arriver au bout de la seconde boucle.

 

Petit stop sur le point culminant pour échanger quelques mots avec des relayeurs en pause avant d’attaquer la descente où je m’arrête à plusieurs reprises pour dégonfler mes pneus fat et essayer de trouver une pression qui soulage un peu mes membres supérieurs.
C’est sans compter sur la « surprise du chef » avec une coupure dans la pente inclinée et une remontée de quelques centaines de mètres où beaucoup poseront le pied avant de se laisser glisser à nouveau vers Florac-Trois-Rivières.
L’arrivée est une joie certaine, comme lors de tous les évènements physiquement difficile. Belle sensation ressentie d’avoir « bouclé la boucle » ou plutôt « les boucles », en fatbike, de cette belle épreuve qui nous fait découvrir beaucoup d’attraits de ce beau département, vraiment taillé pour les virées sauvages.

 

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L’organisation a vraiment été au point pour cette première édition. De nombreux bénévoles souriants assuraient ravitaillements et sécurité sur les intersections. Et l’on sait combien il est difficile de trouver des bénévoles disponibles toute la journée, surtout un jour où la France joue en Coupe du Monde de foot (!!).
Le balisage était vraiment parfait, je n’ai jamais eu à consulter ma trace importée dur le GPS.

A noter, il était possible de faire en mode randonnée la boucle de 55 km qui grimpait au Mont Lozère. Dommage que le tracé de 110 km ne soit pas proposé, ce serait sans doute une bonne formule pour ceux ne voulant pas faire un déplacement pour « seulement » 55 km et qui ne se sentent pas physiquement de s’aligner sur le 161 km.
L’équipe organisatrice est très pro, très motivée et annonce la pérennité de l’épreuve qui deviendra sans doute une belle classique longue distance, avec un cadre tellement beau !
Alors si vous n’avez pas été présents sur cette édition, ne loupez pas les 100 Miles VTT Lozère 2019 à qui je décerne sans hésiter ma maxime « Plein les yeux, plein les jambes ».

 

Toutes les infos : https://www.100milesvttlozere.com/

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Endorphinmag

Patrick Lamarre, Juin 2018.


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