Swimrun XTerra France : Première Edition

 

Une (chaude) aventure au cœur des Vosges

 

Le X Terra France est un rendez-vous incontournable des adeptes de Triathlon Nature. Chaque année ce sont plus de 650 participants (sans compter les épreuves enfants) qui prennent le départ de cet évènement réputé exigeant, organisé au cœur des Vosges dans et autour du lac de Xonrupt Longemer.

 

L’épreuve de swimrun est venue tout naturellement prendre sa place dans le programme de l’évènement le Samedi 30 Juin alors qu’un soleil de plomb fait grimper le thermomètre vosgien ; il fait plus de 30° degrés ce jour là…

 

C’est donc une première pour l’organisation mais aussi pour notre binôme composé de Jean Marc et moi-même… nous allons affronter cette nouvelle expérience en couple !

 

Nous arrivons sur le site avec notre matériel flambant neuf mais aussi de nombreuses interrogations. Etant novices dans la discipline et n’ayant pas eu le temps, ni de nous entrainer, ni de tester nos achats, nous sommes un peu perplexes sur le déroulement de l’épreuve et la gestion de la course : vaut-il mieux mettre des chaussettes ou pas ? Faut-il se dé-longer lors de chaque portion de course à pied ? Faut-il garder les plaquettes à la main pour courir ? Comment emporter de l’eau pendant la course ? Ce sentiment d’incertitude est renforcé par le peu d’informations que nous avons pu trouver sur le site de l’organisateur. Nous savons juste que le parcours totalise 13 km de course à pied et 2,8km de natation, fractionnés en 8 segments (les derniers segments étant aussi les plus longs : 7,5km de trail et 1,7km de natation).

 

Dès le retrait des dossards, nous essayons donc d’en savoir un peu plus auprès des bénévoles et/ou d’autres participants : combien y a-t-il de ravitaillements ? Mais surtout, la combinaison néoprène est-elle obligatoire ? Car la température de l’air est brulante, et l’eau du lac, annoncée à 20°, parait plutôt accueillante. Il y a là un flou entre le règlement prévu par l’organisateur (qui annonce la combinaison comme étant obligatoire) et le règlement en vigueur lors des triathlons qui stipule qu’à partir d’une température de l’eau supérieure à 16°, le participant peut choisir de la porter ou non.

 

Malheureusement les réponses divergent d’un interlocuteur à l’autre et de nombreux concurrents (nous y compris), se présentent finalement au départ sans combinaison néoprène. Le speaker annonce alors que, pour des raisons de sécurité, la combinaison néoprène est bien obligatoire. Le départ est, de ce fait, décalé de 10 minutes pour permettre à tous les concurrents d’aller s’équiper. Certains participants sont en panique car ils n’ont tout simplement pas de combinaison avec eux. Pour notre part, nous nous précipitons à la voiture pour nous « rhabiller ». D’autres feront le choix de courir sans combinaison, risquant des pénalités ou une disqualification (qui ne seront pas appliquées au final).

 

Le départ est donc donné dans une ambiance un peu confuse et nous nous élançons sur un premier segment de 400m, qui consiste simplement à sortir du site et rejoindre le lac de Xonrupt Longemer. Cette petite mise en jambe nous amène à la première portion de natation de 200m. Ce premier segment à la nage est le véritable début de l’épreuve. Nous sommes 55 équipes à l’eau, soit 110 participants et, comme en triathlon, il faut gérer la mêlée. La principale différence est que nous sommes tous reliés par nos longes respectives et que parfois tout s’emmêle. Nous trouvons malgré tout notre rythme et nous familiarisons avec tout notre matériel : longe mais aussi pull-boy et plaquettes. La sortie de l’eau approche, et nous essayons de finir les derniers mètres en marchant. Cela s’avèrera être une très mauvaise idée, car à cet endroit le fond de l’eau est vaseux et sablonneux… et tout cela s’engouffre dans nos baskets et nous fera souffrir jusqu’à la fin de l’épreuve (je finirai avec les pieds à vif et la certitude de porter des chaussettes la prochaine fois).

 

Xterra swimrun france

Copyright : Thomas Devard

 

Pour la portion suivante, 4,5km de trail nous attendent. Il s’agit d’une ascension dans la fôret qui borde le lac. Nous retrouvons avec plaisir les singles de trail vosgiens : dénivelé, cailloux, racines, rien de manque. Le décor est superbe et heureusement, protégés par les arbres, nous sommes un peu à l’abri de la chaleur. Malgré tout, Jean Marc est en train de cuire dans sa combinaison. Il a du retirer son bonnet de bain pour éviter un effet « cocotte-minute » et met le turbo pour retourner le plus vite possible à l’eau. Pour ma part, j’ai un peu de mal à courir avec la longe (peur de me prendre les pieds dedans) et les plaquettes aux mains (les enlever oui, mais pour les mettre où ?).

 

Nous enchainons ensuite une seconde portion de natation qui consiste en une traversée du lac dans le sens de la largeur de 500m. Il est agréable de se remettre à l’eau, le soleil brille toujours et l’eau du lac scintille dans son écrin de fôret. Il n’y a pas à dire, le cadre est juste superbe et les Vosges sont un terrain de jeu digne de ce nom. A la sortie de l’eau une petite portion de 400m de course à pied le long de la route nous amène jusqu’au segment de natation suivant. Nous retraversons le lac dans l’autre sens.

 

Nous attaquons ensuite la dernière portion de trail, la plus longue : 7,5km à travers la forêt de Retournemer, en direction du Col des Feignes sous Vologne environ 955m d’altitude. Le peloton de course s’est grandement étiré et nous sommes pratiquement seuls dans la fôret. L’ascension est rendue difficile par notre équipement et par la chaleur mais nous profitons malgré tout des paysages et du panorama sur le lac. Nous croisons parfois des randonneurs rendus un peu perplexes par notre accoutrement… ce n’est pas tous les jours que l’ont croise des hommes-grenouilles dans les bois !

 

Une fois la descente effectuée, il faut encore courir sur une longue partie plate parfois en plein soleil. Jean Marc n’est pas loin de l’hyperthermie et essaie de s’asperger dès que nous croisons le moindre petit filet d’eau. La soif se fait ressentir, nous savons qu’un ravitaillement nous attend avant le dernier segment de natation mais il parait encore bien loin. Nous finissons heureusement par l’atteindre et profitons de cet arrêt pour reprendre quelques forces avant de retourner dans l’eau fraiche et bienvenue du lac.

 

La dernière portion de natation fait 1,7km. C’est la traversée du lac dans le sens de la longueur pour retourner à notre point de départ. La principale difficulté, outre la fatigue qui commence à s’installer, réside dans l’absence de repères visuels pour s’orienter. Un bénévole bien intentionné nous a heureusement recommandé de garder le cap sur la Chapelle Saint Florent que l’on aperçoit sur l’autre rive, mais pas facile de maitriser sa trajectoire sur une aussi longue distance. Les bateaux de la sécurité ne sont heureusement jamais loin de nous et cela est vraiment rassurant. Sur la fin de la traversée, un nageur vient nous accompagner et nous sert d’ouvreur.

 

Nous sortons de l’eau légèrement groggy ; la tête tourne un peu quand il faut se remettre à la verticale, pour parcourir les derniers mètres jusqu’à la ligne d’arrivée.

 

Nous finissons cette première édition du Swimrun X Terra France en 3h28, avec presque 21km au compteur au lieu de 15,8km prévus. Une belle expérience pour cette discipline si particulière mais que nous renouvellerons avec plaisir avec une préparation matérielle un peu plus élaborée.

 

Ce qui nous a plu :

 

  • La cadre de l’épreuve vraiment magnifique, aussi bien le lac de Xonrupt Longemer (un plaisir de nager dans cette eau) que la forêt environnante.
  • Les parcours trail, aussi beaux que techniques
  • La discipline même du swimrun, et le principe d’enchainement natation/trail
  • Le site X Terra France, bien aménagé

 

Ce qui nous a moins plu :

 

  • Les petits cafouillages concernant le règlement à propos de l’obligation de porter une combinaison néoprène
  • Le manque de ravito sur la grande portion de trail

 

 

toutes les infos sur : http://xterra-france.com/swimrun/



Endorphinmag

Delphine Wentzo, Juillet 2018.


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