Echappée Belle 2018 : une Ode aux bénévoles !!!

 

L’Echappée Belle c’est un ultra, mais pas n’importe lequel. Le traileur part pour une aventure hors norme en montagne. Depuis des mois, il se prépare à passer 1 ou 2 nuits dehors, à enchaîner les montées et descentes sur le caillou belledonnien !!!! On a tout dit, tout écrit. De nombreux récits expliquent cette aventure à travers l’œil averti du concurrent. Il s’agissait donc de trouver un axe d’analyse différent pour faire découvrir cet Ultra et ce massif d’un autre œil.

 

Pour réaliser une bonne course en tant que participant, il faut que tout soit réuni le jour J. Les bénévoles doivent être aux petits oignons. C’est cette histoire qui va vous être contée.

 

Vendredi 31 Août 2018, 5h45. L’entrée dans le sas de départ se fait en passant au contrôle matériel. Premier contact avec les bénévoles. Même si ce passage obligé peut paraître pénible pour certains, il n’en est rien. L’échange avec le contrôleur est très cordial voir même amical. Les mots adressés sont justes, calmes, posés, apaisants. Je retiens une phrase essentielle : « fais-toi plaisir et profite !».

 

Vendredi 31 Août, Col de Lessine : Pour le moment, on n’a rien vu. Le brouillard est bien présent, on avance de jalon en jalon. Puis on entend une corne de brume. Serait-on près d’un port ??? Non, ce sont les bénévoles qui mettent l’ambiance. A chaque passage, on nous encourage, on nous transcende. Certains ont apporté les gadgets issus de la caravane du Tour de France. Objectif : faire un maximum de bruit. L’ambiance est là.

 

Vendredi 31 Août Refuge de la Pra : un rayon de soleil embellit le vallon du Pra. On est gonflé à bloc. Les Bénévoles nous annoncent le shunt de la croix de Belledonne. Bien entendu, certains sont déçus. Mais encore une fois, les bénévoles sont là pour expliquer les raisons et soutenir ceux qui en ont besoin. Tout le monde comprend et repart à bloc. Je cherche cependant du réseau telecom. Pour passer souvent ici en hiver, je sais qu’il y en a un peu. Un bénévole me demande : « tu as besoin d’aide, un souci ? ». Ni une ni deux, je suis en confiance, je lui demande si elle peut publier une photo sur les réseaux sociaux de la page Endorphinmag. Elle le fait avec plaisir et utilise mon téléphone. Pendant ce temps, je refais le plein d’eau et mange. Elle me confirme que tout est Ok, je repars serein.

 

Vendredi 31 Août Col de Freydane : Nous venons de gravir la première pente qui mène à la croix de Belledonne. Puis nous bifurquons en direction du col. Je double le dossard XXX qui est dans une phase difficile. Il m’explique qu’il est fatigué et a mal au ventre. Je lui indique que le col n’est pas loin et que cela ira peut-être mieux en descendant derrière. Au col, je discute avec les pointeurs (chargés de noter le numéro des dossards qui passent à leur niveau). Je leur indique que le dossard XXX ne semble pas très bien. « Ok bien noté, merci à toi, on va le prendre en charge ». Le brouillard étant de nouveau là, je prends le temps pour boire et les vois en effet s’occuper de lui.

Vendredi 31 Août, col de la Vache : Brouillard, visibilité nulle, altitude 2600 m. Petit vent frais, Température ressentie 5°. On est accueilli par nos 2 pointeurs en poste montagne. Ils sont habillés comme en plein hiver. Ils tiennent la position !!! Comme en 14, ils sont ici et vont y rester un moment. Extrait de conversation comme si vous y étiez : « Tu es environ 180ème. - Merci de l’info mais je vous tire mon chapeau, bravo, c’est pas simple d’être ici. – Tu m’étonnes, il y en a 350 derrière toi, je te laisse imaginer combien de temps nous allons être là. Mais on s’en fout, on aime ça !».

 

Samedi 1er Septembre : 2ième chalet de la Grande Valloire. Au milieu de la nuit sous les averses, nous arrivons à ce second chalet (on a quitté le premier chalet il y a 1h). Le feu que l’on a vu de loin, nous a attiré tel un aimant. A peine arrivé, la discussion démarre : « Puis-je m’asseoir à côté du feu, j’ai froid ? – Bien sûr, attends, je te laisse la chaise – Alors, comme ça, vous passez la nuit ici ? – Oui, on est là depuis midi et on repartira demain midi – Chapeau, faut tenir la place avec ce froid – On est bien, on se relaie, on est 4. Pendant que 2 dorment, les autres pointent, c’est mon poste, chaque année !!! Allez ne reste pas trop longtemps près du feu, tu ne vas plus repartir ;-) – merci pour ton accueil !». Et en plus, les bénévoles reviennent d’année en année ! La magie de cette course opère !!!!

 

Samedi 1er Septembre : Hameau des Gleyzin. C’est l’endroit que je préfère dans ce beau massif de Belledonne. L’hiver, j’y suis 5 à 10 fois, c’est un spot pour le ski de randonnée. Je m’attends à un accueil chaleureux. Que dire, ce n’est pas chaleureux, c’est adorable !!!! Le boss de la zone de vie m’accueille les bras grand ouverts et m’indique de suite : « hey, mon bonhomme, fais gaffe à toi tu es plein phare !!! Si tu veux pouvoir arriver au bout de la nuit, faudrait les éteindre (référence à la frontale toujours allumée)!!!! Prends ce qui te fait plaisir et surtout, prends le temps chez nous  » Le décor est planté, on est comme à la maison.

 

Ultra Trail Echappee Belle

Copyright : Endorphinmag

 

Samedi 1er Septembre : Plan de L’Ours. Petit ravitaillement improvisé par l’équipe qui devait tenir celui de Périoule. « Ah, mais quelle surprise de vous trouver là ! Au Gleyzin, on nous a dit qu’il n’y avait pas de ravito avant Super Collet – C’est normal, on ne les a pas prévenu. On a monté ce ravitaillement très vite. On est allé récupérer du matériel à l’Arselle ! On est aussi allé chercher à Périoule un peu de ravitaillement. Mais on n’a pas de quoi assurer un gros ravito. On a fait comme on a pu. Mais c’est super que vous soyez là !!! Pas trop déçu de ne pas être sous le Morétan ? – ah un peu, si, on avait tout préparé, par exemple posé 700 m de corde fixe à la descente du col jeudi dernier. Pas grave, on y retournera l’année prochaine. Ce sont les risques du poste. – Vous avez su rebondir en tout cas, et pour le bien des traileurs !!! » Le travail effectué par cette équipe est tout bonnement phénoménal.

 

Samedi 1er Septembre : Chalet de Pré Nouveau. C’est le pied de la montée au refuge des Férices, une montée raide qui n’offre aucun répit. « Bonjour, nous sommes 4, on nous a demandé de rester ensemble à cause du brouillard. – Ah bon, nous ne savions pas, on a vu passer la plupart seul. Mais en effet, c‘est une bonne décision. On va pointer des groupes. Vous voulez manger un peu de gâteau ? C’est un quatre quart au citron que nous avons fait – Ah bien volontiers !!! Il est vraiment bon !! Vous avez vu la tête de course ? – ah oui, elle est passée cette nuit. Elle allait si vite qu’on a cru la louper ;-) Il est monté en 30mn au refuge au-dessus. Vous devriez mettre 1h. – Merci pour le topo, on va le suivre ». Quand on connait combien de temps il faut pour rejoindre ce chalet à pied et qu’on nous offre un gâteau fait maison, on ne peut être qu’admiratif.

 

Samedi 1er septembre : Col du Champet. La fin approche on est sur un parcours moins montagneux qu’au début. On peut dérouler les jambes sur ces longues crêtes. La fatigue est tout de même là pour chacun d’entre nous : « Bonjour, j’ai une petite envie de dormir, il reste combien de temps jusqu’au Pontet ? A partir de là, dans 45 mn tu y seras, ça descend tout le long et tu passes de l’autre côté de la montagne, le vent ne sera plus là. Tu vas retrouver des températures plus clémentes. Au Pontet, tu auras de quoi te ravitailler et de quoi faire une sieste, ça va aller !!! – OK merci pour les infos, je file ». C’est bien ce qui s’est passé. La météo est devenue plus clémente, le terrain plus facile, la forêt superbe. C’est important d’avoir des bénévoles sur qui compter pour avoir des informations précises !

 

Il y aura eu bien d’autres rencontres au cours de cet ultra. Je ne pouvais pas toutes les citer. Mais avec ces extraits, vous pouvez ainsi vous rendre compte de l’engouement des bénévoles pour cette aventure, pour vous amis traileurs/raideurs/trekkeurs. Alors soyez-en certains, en 2019, il faudra que vous soyez sur la ligne de départ pour vivre de l’intérieur ces instants de bonheur partagés !

 

Comme dirait Sébastien Raichon (2nd de l’EB 2018), « l’Echappée Belle c’est un esprit de famille !! »



Endorphinmag

@PC , Octobre 2018.


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