Atlas Mountain Race


 
Marrakech, deux jours avant la course, ça y est, je suis sur le point de prendre le départ d'une course comptant zéro édition, mais qui a déjà son aura, qui est déjà redoutée. A cela, rien d'étonnant, l'Atlas Mountain Race se court au Maroc, un pays comptant des contrées sauvages, désertiques, montagneuse, et surtout, elle est proposée par Nelson Trees, initiateur et organisateur de la mythique Silk Road Mountain (SRMR), se courant au Kirgysthan, et se parant déjà, du titre de la course de vélo la plus difficile du monde.


L'Atlas Mountain Race, je l'ai découvert par hasard, et j'ai été de suite séduit. Elle arrive vraiment parfaitement, proposant une alternative moins extrême que la SRMR en terme de distance et dénivelé, mais tout en étant une vraie aventure.
Rassuré par le fait d'avoir pris un peu d'expérience sur la French Divide, l'occasion est trop belle d'user mes pneus sur les pistes marocaines en poussant encore un peu le test de mes capacités, accumuler encore un peu de métier, puisque le but ultime est bien sûr de participer à la SRMR.

 

Je me pose toujours la même question avant de décider de m'engager sur une épreuve extrême: « Es tu capable de le faire ? Si ça me paraît difficile, si je doute d'en être capable, je m'inscrit, je fonce ! :-D Mais il doit y avoir le doute, le risque d'échouer, la certitude qu'il faudra puiser au fond de soi, c'est là que réside le défi.

 

La validation de mon inscription a été un premier soulagement car celle ci demande un peu de temps. Pour ma part, remplir le formulaire, répondre en anglais à un questionnaire mêlant des questions de palmarès, d'expériences outdoor, de survie, de secourisme, m'a bien pris une après-midi.
Puis quelques jours après l'envoi du dossier, « bingo !! », inscription validée par l'organisation et il ne reste plus qu'à se préparer et préparer son vélo.
Je créé un groupe de discussion sur Messenger en invitant 2 français également inscrits, puis le groupe s'enrichi et nous sommes bientôt 6 français, dont Sofiane Sehili, le futur vainqueur de l'épreuve, à nous échanger des connaissances et astuces, ainsi que quelques voyageurs à vélo qui nous fournissent des renseignements terrain et météo. Comme toujours, le partage d'expérience est riche en enseignements et nous permet, du moins me permet, d'appréhender au mieux cette course.

 

Le principe est simple, l'Atlas Mountain Race est une course de bikepacking  où il faut parcourir 1145 km (et 25 000 de D+) en un peu moins de 8 jours (en partant le samedi 9:00 et arriver avant le samedi suivant à minuit). Pour cela, il faut suivre une trace GPS, être autonome, et vous roulez comme bon vous semble, vous arrêtant où vous souhaitez, quand vous le souhaitez. Bien sûr, le défi est un peu plus compliqué que sur une course de ce type en métropole, car le problème de l'hydratation, de la nourriture, est un peu plus difficile à gérer. En effet, des portions de 100 km sont à franchir et cela peut prendre jusqu'à 10 heures et plus en fonction du terrain. La sympathique terrasse de café, jouxtant la petite et mignonne pâtisserie sur la place du petit village, pas la peine d'y compter.


Trois longues portions comptant 85 à 100 km sans avitaillement ont parfois surpris quelques cyclistes, habitués à des courses d'ultra sur route, qui n'avaient pas tout à fait intégré le fait que 100 km sur pistes et sentier pouvaient prendre jusqu'à 10 heures de roulage et qu'il fallait emporter l'eau et la nourriture en conséquence. Je me suis fait surprendre sur la première longue section où je n'avais pas pris suffisamment d'eau et j'ai dû me ravitailler dans un puit. Heureusement, j'avais de quoi filtrer et purifier l'eau pour éviter tout risque.

 

atlas mountain race

 

Le jour du départ, tout le monde s'active très tôt et pour la plupart, nous nous retrouvons au grand salon de l'hôtel pour le petit déjeuner. Les discussions vont bon train et nous sommes tous un peu stressés par la difficulté annoncée, notamment de cette première journée.
Le départ se fait dans la bonne humeur sur les avenues de Marrakech. La police et la gendarmerie royale escortent le peloton et tous les rond-points sont bloqués pour laisser passer, à vive allure, le flot des coureurs. Oui, dès le début, le rythme est soutenu, la voiture de police qui neutralise le départ sur les premiers kilomètres bitumés roule à vive allure et les cadors ne se font pas prier pour lui coller au train, créant, dès le début, de grosses cassures.

J'essaie de suivre sur quelques kilomètres, avant de réaliser que je n'ai plus 20 ans, et que la course sera vraiment longue. Arrive alors la première piste, ouf ! On y est tellement mieux que sur le bitume ! N'est on pas venu pour « manger de la poussière » ? (lol) Première piste et premières côtes, premiers villages traversés, premiers arrêts pour recompléter en eau dans les échoppes, premières chaleurs.
Le premier col à 1700 m s'avale tranquillement et nous pouvons déjà apprécier les premières vallées étroites, les beaux reliefs dont ceux, plus lointains, légèrement enneigés, vers lesquels nous nous dirigeons. Puis vint le col de Telouet, gravit sur une piste qui serpente dans la montagne, offrant de sublimes vues sur les grands talwegs mais aussi les premiers poussages. En effet, certaines portions raides nous contraignent à pousser le vélo. Pas la peine de s'éreinter à tout passer sur le vélo, ce n'est que le premier jour de course et il faut savoir  raison garder, le vélo est à presque 20 kg et il faut gérer sur la longueur.


Je passe le col avant la nuit, et c'est tant mieux car de l'autre côté, pas question de se laisser filer en pente douce, c'est un sentier de chèvre, avec des blocs rocheux de bonnes tailles ou des pentes raides de monotraces, glissantes, comme parsemées de micro-billes, qui nous contraignent à descendre à pied avant d'arriver sur une portion roulable, puis un bout de route avant le CP1.
Premier tampon sur le passeport de l'AMR, seulement 150 km de parcourus mais combiné à un bon tajine consommé à l'auberge, cela aide à récupérer des 4200 m de dénivelés, déjà gravit sur cette première journée.

Je repars de nuit, boosté par le repas chaud et les échanges avec Yann Gobert et Pierre Gouyou Beauchamps autour de la table. Malheureusement, il y a déjà les premier abandons, dont celui de Luc, sur casse mécanique.

 

Coup de barre, il est temps de faire une pause. Au bord de la piste, je gonfle mon matelas et me glisse dans mon duvet. Trois heures d'arrêt, où je dors très peu, environ une heure de somnolence intermittente. Cet arrêt est peu profitable, si c'était à refaire, j'appliquerais la recette raid, soit de ne pas dormir pendant les premières 48 heures.

 

Je repars de nuit, vers 4:00 du matin. Toutes les nuits se ressembleront, je poserai le couchage au sol vers minuit pour repartir à 4:00 du matin, sauf l'avant dernière nuit, où je m'accorderai 6 heures de sommeil, pour me permettre de rouler en non-stop entre le CP3 et l'arrivée, à l'auberge de la Dune, sur la côte atlantique.

 

Si les nuits se ressemblent, longues, froides et parsemées d'étoiles, les journées pourraient également être de même, mais en mode diurne, ces paysages infiniment rocailleux et ces reliefs aux couleurs sans cesse modifiées par la course du soleil, mettent dans mes yeux, poussière et émerveillement.
Je roule très souvent seul, ou partageant quelques kilomètres avec d'autres riders, de toutes nationalités (27 pays représentés), mais les dialogues sont brefs, même si la courtoisie est toujours de mise et l'on a toujours plaisir à rencontrer quelqu'un qui vise la même quête, rêve du même Graal. Je roule également sans casque audio, je préfère réserver mes esgourdes à saisir le murmure du vent, capter le cri du faucon, ou le bruit furtif du gecko pour l'apercevoir avant qu'il ne s'éclipse.
J'aime aussi le chant des pneus sur les pistes, sur le sable ou la rocaille, un son tellement plus rock que celui, lancinant, des gommes sur l'asphalte.

 

Atlas mountain Race

 

Je commence à ressentir les retours de la première journée, où sous un ciel nuageux, je ne me suis pas méfié des UV sournois qui m'ont asséché le corps dans la montagne. Dès le troisième jour, je commence à avoir du mal à m'alimenter et la crainte de manquer de carburant pour nourrir mon corps me saisi et m'inquiète. Heureusement, lors des arrêts échoppes et estancots, l'omelette berbère ou le tajine sont avalés goulument sans problème pour se transformer en énergie salvatrice. En dehors des pauses assises, je réclame directement des yaourts à boire, souvent alignés dans la vitrine bar de l'épicerie du bled, parfois ombragée, jamais réfrigérée.

 

La transition entre le CP 1 et le CP 2 est longue. Les villages de terre rouges s'enchaînent, les paysages minéraux pouvant faire penser parfois à la planète Mars, parfois à la Lune sont toujours fantastiques, et si l'ont n'est pas sur une autre planète, on peut aussi se retrouver dans le Mordor, quand la roche devient noire et chaotique. Seuls quelques êtres vivants, chèvres, mules et parfois un furtif écureuil de Barbarie nous ramènent sur Terre.

 

Si je mets un T majuscule à Terre, c'est sans doute par respect. Un respect qui fait parfois défaut à certains coureurs qui n'ont pas l'intelligence d'attendre le prochain village pour laisser leur déchets et vont souiller des paysages presque vierges et terriblement sauvages.
J'ai été vraiment déçu par ces comportements de coureurs, se laissant aller ainsi, sous le signe et l'excuse de la sacro-sainte compétition. C'est le seul point négatif que j'ai ramené dans mes valises, la déception que dans ce type de population vélotripper, il y ait autant de négligents, qui salissent ainsi la piste aux étoiles et nous rappellent que l'homme est trop souvent incorrigible et irrespectueux.
Ça, c'est fait.

 

Atlas Mountain Race


Le soleil se fait espérer tous les matins, je roule de nuit plusieurs heures avant de le voir poindre, puis encore quelques heures pour qu'il me réchauffe. Puis quand il me réchauffe, puis me surchauffe, j'espère à nouveau la fraîcheur de la nuit, et ainsi de suite, tous les jours. Il faut gérer l'amplitude thermique, atteignant parfois 40° C, ajoutant une difficulté supplémentaire à l'épreuve. Le soleil magnifie les paysages, fait courir les ombres qui dévalent les montagnes, et quand l'ombre du cycliste solitaire disparait presque, que le soleil est au zénith, il faut se protéger. Au troisième jour, je roule en manches longues pour ne pas cramer, je protège ma nuque. J'avoue être surpris par cette chaleur, si tôt dans l'année et sur les plateaux, entre 1500 m et 2000 m d'altitude. La peau sur mes poignets, découverte entre les manches et les gants subira les morsures du soleil, devenant douloureux au toucher. Lors de la prochaine édition, il faudra que je me prépare mieux pour faire face à cette agression d'UV.

 

Pour faire face aux longues sections entre 2 villages, j'emporte jusqu'à 4,5 L d'eau. C'est suffisant, mais encore faut il ne pas oublier de recompléter les gourdes. J'ai fait cette erreur sur la première grosse section comptant 80 km sur un grand plateau, un grand désert minéral. Heureusement, après une heure de piste, j'aperçois un site qui pourrait être un puit. Euréka ! Le puit est bien là et pourvu en eau fraîche. Je lance la corde, fichée d'un seau et je remonte de quoi remplir mes 2 gourdes de 1 L, fixées sur ma fourche. L'eau est filtrée par des textiles puis j'y trempe mon stylo UV pour éliminer microbes et virus. Je peux ainsi continuer sereinement mon périple.

 

Le CP2 approche, après avoir traversé déserts, monts, oueds et oasis du Haut-Atlas, la piste arrive au dessus de la vallée d'Aguinane (voir lien de l'émission « Faut pas rêver »), superbe oasis avec ses jardins suspendus, c'est vraiment impressionnant. La petite route sinueuse qui dévale les pentes doit être négocié prudemment, tellement la déclivité est forte. Elle arrive dans la vallée, verte, puis le village aux rues étroites, avec des portions abritées par des palmiers, qui donnent l'impression que la piste est climatisée.
Deux jours de montagne, de désert minéral, des plateaux à 1500 m et plus, de grosses ascensions, de magnifiques singles incessamment interrompus par de profonds oueds qu'il faut passer à pied, poussages, portages, descentes grisantes... mais j'essaie de limiter mon temps d'arrêt et repartir avant la nuit pour viser le CP3. Les sentiers de crêtes permettent parfois d'apercevoir, de nuit, la belle Ouarzazate, agglomération éclairée, loin, dans la vallée obscure.

 

Ce CP3 à Aît Mansour, que j'ai failli manquer, car mal signalé, je passe à côté sans le voir. Guy, un Sud-Africain à qui j'ouvre un bout de piste depuis que son GPS l'avait lâché, l'aperçoit et me siffle, m'indiquant le point de passage. J'y retrouve Jean-Jacques, un français bénévole dans l'organisation et futur participant avec lequel nous partageons quelques discussions passionnées autour du vélo. Ce CP 3 est une vraie délivrance, l'arrivée est désormais à un peu moins de 300 km et J-Jacques m'apprend que je suis à la 56ème place. Ce classement dans le premier tiers me rebooste, et comme j'ai bien dormi la nuit précédente, je vais donc tenter de rallier l'arrivée d'un trait, comme j'avais fait lors de la French Divide.
Gros dénivelé à suivre, pentes épuisantes, interminables, soleil de plomb, puis la ville de Tafraoute où je m'arrête quelques minutes pour déguster une glace. J'y croise Jesse Blough, un américain très sympa, amateur d'ultras et organisateur de The Big Lonely (Oregon), premier rider croisé à mon arrivée à Marrakesh. On échange quelques mots et Jesse repart, je ne tarderai pas à le suivre, il ne faut pas se relâcher. De plus, Tafraoute est une grande ville, touristique et remuante, j'y suis presque mal à l'aise, déjà habitué au silence, à la solitude et l'air pur depuis quelques jours.

 

Atlas MountainRace

 

L'horizon de cet Anti-Atlas est barré par de merveilleuses petites montagnes, composés de blocs entassés de granit rose, dont les couleurs pastel passent de plusieurs variations de rose, parme, ocre et orange. Les amandiers en fleur ajoutent des touches de vie à cette carte postale qui défile devant mes yeux, que je savoure sur mon guidon, oubliant les douleurs qui commencent à être vives au niveau de mon séant.
Je commence à jubiler, à apprécier encore plus cette itinérance, la peur de l'échec diminuant proportionnellement aux kilomètres me séparant de la ligne d'arrivée.
Mais la journée est longue, je suis parti tôt du CP 3 et la nuit arrive. J'ai eu la chance de profiter, avant que le soleil ne décline, des derniers contreforts, verdissants, dévalant vers la plaine et l'océan. De petites pistes, avec des tronçons à fortes pentes bétonnées, serpentent au milieu des palmiers, oliviers, amandiers, figuiers, argousiers et cactus. Chaque virage est une fenêtre sur un paysage de montagne, terrasses, que l'homme a patiemment sculpté, travaillé, où le vert devient plus présent, où la douceur océanique commence à se faire sentir, laissant derrière moi le climat pré-saharien, son soleil mordant et ses nuits rigoureuses.

 

Les kilomètres ne défilent pas vite, même lors de la longue descente vers la plaine. Mon corps est fatigué, mon esprit lutte pour rester concentré et la prudence est de mise. Devant moi, plus de montagne, plus de col à gravir, juste un océan à aller toucher, juste avancer pour aller humer l'air marin. Le fatigue se fait un peu sentir, mais je suis proche de l'arrivée et je me dis que la plaine va me porter, comme la brise de terre vers le grand bleu. Mais c'est sans compter les pistes sablonneuses, qui vont user bien des participants. A quelques kilomètres de l'arrivée, les pièges sont encore nombreux, avec les clôtures d'épines pour contenir les troupeaux, les cactus, figuiers de barbarie qui mènent la vie dure à ceux qui ont eu la mauvaise idée de rouler en chambres à air, puis ce sable fin, impraticable, forçant à la marche. Alors qu'il reste à peine 10 kilomètres, le mental est encore mis à l'épreuve avec une progression lente, en poussant le vélo, de nuit,  avec ce sable qui s'immisce dans les chaussures. J'a abaissé la pression dans les pneus pour être mieux porté, mais rien n'y fait. Les dizaines de mètres, centaines de mètres, défilent lentement, très lentement et la nuit défile.

Enfin je débouche sur une petite route qui mène à des premières habitations, puis l'Auberge de la Dune, l'arrivée, que j'atteins 18 heures après le CP3, soit 5 jours et 18 heures après le départ. Quel soulagement ! Quelle joie d'avoir accomplit ce défi, d'avoir réussit ce pari, un an après avoir commencé ma conversion du raid à l'ultra.
Je déguste un tajine en compagnie de Jesse Blough que j'avais croisé 15 heures auparavant et qui est arrivé un peu avant moi. Le froid me saisi, je tremble, mon corps comprend que la lutte est terminée et doit sans doute se relâcher, abandonnant mon esprit à la douceur de ce bord de plage, où les températures ressenties sont exagérées par l'humidité de l'air. Je rejoins ma chambre, un lieu au confort rigoureux où dorment déjà quelques concurrents. Je me laisse aller au luxe, en claquant des dents sous une douche froide au jet capricieux, la première en 6 jours de course.

 

Au réveil, je retrouve Théo, jeune et fougueux cycliste, arrivé à la quinzième place ainsi que Stéphane. Plus tard, arriveront Pierre et Yann . La bande des franchies est reformée, hormis Sofiane, vainqueur de l'épreuve qui est rentré en France au plus tôt. Nous profiterons de ces 2 jours ensemble pour flâner sur la plage, nous promener en ville et accueillir les derniers arrivants, dans la bonne humeur et franches rigolades.

 

Une expérience très riche, une étape, une porte qui s'ouvre vers d'autres ultras, plus difficiles sans doute. Je découvre, franchis les échelons, renforce mon vécu et apprend beaucoup au contact de tous. Réussir l'Atlas Mountain Race, avec presque 45 heures d'avance m'encourage à tenter plus fort, plus long, plus haut.
Outre avoir fait la connaissances des super gars de la French Brigade, la rencontre et les échanges avec Nelson Trees, l'organisateur, sa famille et les bénévoles comme Jean Jacques resteront d'excellents souvenirs.
Le Maroc, je l'ai redécouvert et je l'ai aimé à nouveau sur ce formidable périple, difficile, rustique, mais tellement sauvage, tellement authentique.

Pour tout vous dire, j'ai hâte d'y retourner et d'y retrouver la bande, tous conquis par cette aventure.

 

Info Complémentaire :

 

https://www.youtube.com/watch?v=JbJQFVHdzZk

https://bikepacking.com/bikes/2020-atlas-mountain-race-rigs/
 

 

Photo : saltlake-lian


Endorphinmag Novembre 2020


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