Aux racines de l’ultra ? HardTrail 2020 : Plongée avec Christophe Le Saux !


Partir… pour mieux revenir aux racines de l’Ultra.
C’est l’histoire d’un record et d’un projet au long cours. L’histoire aussi d’un champion, épanoui avec l’ultra, témoin de son explosion au tournant des 2000’s, et de son drôle de chemin marketing parfois. Il était des premières courses à étapes, Marathon des Sables et consorts. On le connait sur des formats XXL, où l’endurance pure cède la place aux ressources mentale, et à un au-delà toujours indéfinissable. Pas mystique, pas perché mais les pieds sur terre ou en vol. Et pourtant, l’un des sportifs les plus récurrents sur les podiums ultra des années 2000.
Tignasse un peu trop citée – mais on ne pouvait faire l’impasse – Christophe Le Saux, c’est l’homme aux millions de miles depuis 2004. Globe-trailer très long courrier, et passé par quasiment toutes les courses d’ultra-fond. Il est désert, glace, altitude ou jungle. Il fut collectif ou solo complet. Enfin, il est Tor des Géants (4 podiums), MDS (4 top 10), Grand Raid ou UTMB, Guadarun ou CCC, mais aussi Annapurna ou Guyane…Bien avant la vogue ultra, l’ancien militaire des forces spéciales pratiquait un ultra sans nom. Christophe a couru et poursuit son chemin.
A une différence près, et de taille. En 2017, un appel intérieur commence à poindre. Circuit mondial, ITRA ou valse des compétitions, c’est un temps merveilleux mais qui use. Mais plus que tout, autre chose appelle. Courir pour soi et pour aller au-devant des autres : contrepied du haut niveau, en somme. C’est la naissance d’un projet fou, très grand format et addictif : 7 WILD TRAILS, 7 continents, 7 trails pour 7 records. Et en 2018-19, les heures de run se mettent à pleuvoir, autant que chiffres les pires météos et les stats affolantes : Traversée de l’Islande, Tour des Annapurnas (Népal), Traversée du Haut Atlas Marocain, Sunshine Coast Trail (Canada), Tour de la Cordillère Huayhuash (Pérou)…des 20, 25, 40 ou 54h de course. Non-stop. De 130 à 321K. Arrêt forcé ? on recommence. Solo figé ? Tout le contraire, infos partagées et invitation à dépasser le record.
Tour de la Cordillère Huayhuash à partager ? Bingo.

Pureté, dureté, authenticité : enfin elle existe. HardTrail 2020 !
Car personne n’avait encore osé. Envisager une course aux racines de l’ultra, dans l’une des cordillères les plus sauvages du Pérou ? Revenir aux sources de l’ultra-fond, de l’altitude et du mano a mano avec la nature ? HardTrail. 2020. Ou l’envie de repartir, et de rouvrir l’écrin Pérou et ses souvenirs de records, à 80 coureurs prêts à s’engager. Flashback et retour en 2018, entre Lima et Ancash. Au nord, c’est la « Blanca » et Huaraz. Au sud, la voici cette Cordillère dont ne fait que le tour. Décor de carte postale ? C’est une option, et divinement belle. Mais aussi sublime qu’implacable, parlez-en à Joe Simpson et son souvenir de Mort Suspendue.  Oui, Siula Grande, Sarapo ou Yerupaja, les collines du coin chatouillent les 6500 m. Christophe Le Saux décide pourtant d’en faire son 2e défi 7WILD TRAILS : 25h21 plus tard, les 130K et 8250+ seront bouclés. Impossible de conserver cela pour soi, jouer les égoïstes du souvenir, allons. Volonté de le mesurer à d’autres, se faire mousser en organisant un challenge ? Explication et précision…

Altitude, solitude, et engagement = vérité.
Juillet 2019, le post est presque passé inaperçu. Pourtant au bout de quelques jours, on a commencé à saisir la chose. « Inscriptions ouvertes ». La HardTrail 2020 naissait au mois dernier, que déjà les meilleurs répondaient présents : Antoine Guillon, Patrick Bohard, Pablo Criado, Jules Henry Gabiou, Carlos Sa, Marcos Ferros, Sonia Glarey. Des Girondel, Thévenard, D’haene, Egloff...Qui en sera ? Car loin d’être la course d’un ego, cette HardTrail porte en son ADN l’équité de la difficulté. Venez, tentez et expérimentez. 130K autour d’une Cordillère à 4000m de moyenne, une seule base vie à mi-chemin. 10 cols à plus de 4200m, 106K à 4000m. Autosuffisance alimentaire, et expérience impérative de l’altitude requise. Pas de flonflons, de tente estampillée soda ou membrane worldwide. L’hélico viendra de Lima, la sécurité sera assurée mais ne venez pas courir pour les autres. Pas d’héroïsme, de gloriole ou de mass media : et là est sans doute l’un des retours profonds aux racines de la course en montagne. Au-delà d’un parcours et d’un milieu « hard », au-delà du froid ou de la brulure du soleil péruvien ? Rappelez-vous pourquoi vous courrez. Ne l’auriez-vous pas oublié ? Alors vous cesserez de vous nourrir d’encouragements, ou de titres dans les journaux. Terminés, les héros qui ont bouclé la boucle ou les « guerriers du trail ». Héros ? Vous êtes les seuls et uniques responsables de vos décisions de coureurs. Alors sourire à plein, inspir profond, et direction un pays dont ne peut ne pas tomber « en amour ».

Inscriptions ouvertes et places limitées ? tout est donc possible !
Ils seront donc 80, un peu moins peut être…Rdv est fixé du 16 au 24 mai 2020, à quelques heures de bus de Lima. Paradis de la haute montagne péruvienne, ce sera un tour en Cordillère, une Huayhuash pour l’éternité. Et peut-être au passage, un nouveau record pour 120K / 9500+. Ce sera haut, il fera froid ou chaud, chacun reste propriétaire de ses rêves et hypothèses. Le staff est prêt, et un certain Christophe Le Saux sera l’un des…coureurs. L’un des nôtres, des leurs. Façon d’impliquer enfin les professionnels locaux dans l’évènement, grâce au staff péruvien largement expérimenté. Pour une fois enfin, les dossards et l’hébergement seront rendus accessibles aux coureurs péruviens, alors que le trail continue d’y fleurir mais dans une parfaite indifférence.  Le mot de la fin – ou des prémices – à M. Le Saux :
« À force de voyages, c’est aussi un témoignage que je souhaite partager (…) et notamment ici au Pérou. Chaque défi couru est avant tout mon atlas, mon livre d’école. Je n’aurais jamais pensé apprendre autant, sur les autres et sur moi-même, en parcourant le monde pour y courir. Rencontrer, ça n’est pas qu’un concept abstrait, et à mon niveau, j’essaie de le faire lors de chaque projet. Pas de grosse machine, un ancrage aussi absolu que possible dans le local et autant que je le peux, un partage avec des coureurs de la région traversée. Le mieux que je puisse faire, est, à mon tour, d’ouvrir à d’autres ce que j’ai à peine défriché. Et puis…reste le piment de tous s’y retrouver pour courir ! »

16 au 24 mai 2020 / 120K – 9500+
+ d’infos : www.chrislesaux.com

 

Crédit photos C. Le saux

Infos Julien Gilleron


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